samedi 30 juin 2012

Le temps du Kairos


Etre Soi tout de suite !

Photo Meyling Ho, dessin Pascale de Gail-Athis

Le présent existe-t-il vraiment ? N’est-il pas une illusion que nous avons collectivement créé pour pouvoir installer un espace entre le passé et l’avenir ? Chronologiquement, le présent a peu de sens mais si, justement, nous nous échappions du Chronos, du temps physique, pour entrer dans un autre temps, celui du Kairos…
Nous voici face au choix fulgurant du « maintenant ou jamais », installés dans l’acceptation absolue de ce que nous sommes, au moment où nous le vivons.
Accéder au temps du Kairos, c’est dire immédiatement « Oui » à la vie, c’est accepter sans condition et sans jugement la personne que nous sommes. 
Le temps du Kairos n’a rien de linéaire, il n’est pas quantifiable, c’est au contraire une porte qui nous amène à une autre perception de l’espace/temps, de l’action, de soi, dans un « temps suspendu » d’une infinie profondeur qui est aussi l’instant fugace où se décide ce qui est juste.
Ce sont les philosophes grecs qui ont conceptualisé le Kairos. C’était pour eux la vision d’un temps pouvant s’accorder avec une exigence d’efficacité et qui n’était en aucun cas mesurable.
La nécessité d’observer le Kairos s’imposait en médecine comme le moment précis où l’intervention du praticien devenait décisive, en politique comme celui où s’engageait le sort des cités et des états et dans la morale comme préservant de la démesure. Dans le champ de la création, c’est « l’infime nuance, la minime correction » qui fait d’un travail une œuvre achevée que l’artiste doit alors laisser partir pour « vivre sa propre vie ».
Il échappe encore à toutes les définitions que l’on serait tentés de lui donner puisqu’il est toujours à la jonction de l’action est du temps, du général et du particulier, de la compétence et de la chance.
            Relevant du « presque rien », le Kairos est cette dimension du temps qui nous amène au-delà du temps, dans un état de pleine conscience où l’intensité prend le pas sur la quantité. Nous sommes à notre place, ici et maintenant. Et quoi de plus merveilleux que de pouvoir dire : « Yes to Now ! »… et de le dire  tout de suite !

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